L'accès au logement à Douala et au Cameroun: un casse-tête quotidien pour des millions de familles

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Geloka

4 min de lecture

16 août 2025

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Quand trouver un toit devient une épreuve

À Douala, capitale économique du Cameroun, l'histoire se répète souvent : après des semaines de recherche, des dizaines de coups de fil et des visites infructueuses, les familles finissent par accepter un logement trop petit, trop cher ou trop éloigné du centre. Et ce problème dépasse largement la ville : dans tout le pays, se loger décemment relève parfois de l'exploit.

Pour Marie, mère de trois enfants, la recherche est un cauchemar : Cela fait quatre mois que je cherche. On me demande six mois d'avance, soit 900 000 FCFA pour un loyer de 150 000 FCFA. Comment une famille avec un salaire de 80 000 FCFA par mois peut-elle réunir une telle somme ? C'est impossible. On est à la rue.

Une offre limitée, un marché saturé

L'offre de logements formels construits avec permis, viabilisés et conformes aux normes est insuffisante. Les projets publics avancent lentement et ne représentent qu'une goutte d'eau face aux besoins réels. Selon les estimations du ministère de l'Habitat, il manquerait plus de 1,5 million de logements dans le pays, un chiffre qui continue de croître chaque année. La majorité des logements provient de l'auto-construction, souvent sans eau courante, sans assainissement et dans des zones à risque.

Cette pénurie provoque une concurrence féroce. Les appartements bien situés partent en quelques jours, parfois avant la fin des travaux. Les propriétaires imposent alors leurs conditions : loyers élevés, avances importantes, exigences strictes. Pourquoi certaines solutions paraissent-elles toujours hors de portée malgré l'abondance apparente de l'offre ?

Des loyers et pratiques qui excluent

Sur le marché locatif, l'obstacle n'est pas seulement le montant du loyer, mais aussi les avances exigées. Deux, trois, parfois six mois de loyer d'un coup : pour un ménage modeste, réunir une telle somme est presque impossible. Un récent sondage indique que plus de 70% des ménages à Douala ont du mal à payer les avances demandées par les bailleurs. Cette pratique pousse certains vers des logements de moindre qualité, parfois insalubres, ou vers des solutions temporaires instables comme la colocation improvisée.

À cela s'ajoute l'écart entre l'offre et les besoins réels : familles nombreuses reléguées dans des studios, jeunes actifs contraints de vivre loin de leur lieu de travail, étudiants peinant à trouver une chambre sécurisée et abordable. Comment naviguer efficacement dans ce labyrinthe pour trouver un logement réellement adapté à ses besoins et à son budget ?

Les conséquences visibles

À force de repousser les limites de la ville, les habitants s'installent dans des zones périphériques, souvent mal desservies par les transports publics. Les trajets domicile-travail s'allongent, les dépenses de transport grimpent et la qualité de vie se dégrade. Dans les quartiers précaires, l'absence d'infrastructures expose les familles aux inondations, aux maladies et à l'insécurité.

Pourquoi ces zones restent-elles souvent les seules accessibles à une grande partie de la population ? Quelles seraient les alternatives pour réduire ces frustrations quotidiennes ?

Vers des solutions, ou la quête d'un système efficace

Il existe des pistes potentielles : faciliter l'accès au foncier locatif, encourager des programmes de logements adaptés aux besoins réels, encadrer les avances exigées par les bailleurs, et investir massivement dans les infrastructures de base.

Mais comment faire pour que ces solutions soient réellement accessibles et efficaces pour tous ? Quels mécanismes permettraient de simplifier cette recherche qui semble aujourd'hui si complexe et chronophage ?

En somme, la crise du logement à Douala et au Cameroun n'est pas qu'une affaire de chiffres : c'est une question de dignité, de stabilité et d'avenir pour des millions de personnes. Et derrière chaque frustration quotidienne se cache la question : comment rendre enfin cette quête d'un logement adapté moins difficile ?

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